Tu t’attends à pleurer…et tu pleures. Mais pas que.
Tu t’attendais à voir un mélo glauque et triste mais finalement, c’est la gifle.
Le feu d’artifice qui t’emmène à droite et à gauche, en haut et en bas.
120 Battements par minute tu vas penser que la direction d’acteur part dans tous les sens, et dans des sens incertains, mais non. Elle est portée à la fraîcheur, plongée dans une énergie fabuleuse d’un mouvement commun, qui renforce toute la justesse du propos. Ça t’emporte dans un mélange multiple d’individus uniques, pour te retrouver au milieu d’une seule identité brûlante d’un dynamisme, à la vie à la mort.
Monsieur Robin Campillo va t’emmener dans une mise en lumière un peu particulière, à l’esthétique parfois documentaire, à la limite du brouillon, qui appuie les instants de réflexion, de bousculade, de tiraillements spirituels. Malgré tout, elle s’embellira TOUJOURS, visuellement et foncièrement, dans des séquences de fête, d’amour et d’accomplissement. Quelle finesse dans ces plans, ça brille et ça apaise ! Ce mec sait rendre hommage à la beauté du monde.
C’est bien là la force du film, un équilibre parfait entre la sensibilité du sujet et la force qui s’en dégage. L’injustice de la société face à ceux qui déplaceraient des montagnes. Campillo donne de l’émotion, des larmes oui, mais du rire aussi, et de la vie.
Sortir de 120 Battements par minute te prendra du temps, le film va beaucoup plus loin que ses 2h20. Il reste dans ta tête et ton ventre comme peu d’autres savent le faire.
La Moustache.
120 Battements par minute, de Robin Campillo
Sortie : 23 août 2017